Originally posted 2025-08-16 16:50:08.
Vous traversez des problèmes d’argent ? Vous n’êtes ni seul·e ni condamné·e à rester bloqué·e. Les difficultés de trésorerie touchent des millions de personnes chaque année, souvent après un enchaînement d’imprévus (perte d’emploi, frais de santé, séparation, facture qui explose). La bonne nouvelle : il existe des aides fiables, des méthodes simples et des recours concrets pour vous remettre sur pied. Dans cet article, vous trouverez un diagnostic clair de votre situation, les aides à activer dès maintenant et un plan d’action pas à pas pour sortir de l’impasse.
Notre promesse est simple : en suivant les étapes proposées, vous clarifierez vos priorités, mobiliserez les bons leviers (publics, associatifs, bancaires) et poserez les bases d’un redressement durable. Vous pouvez agir dès aujourd’hui : commencez par évaluer votre situation et activez les aides prioritaires. Pour un cadre complet, voyez aussi notre guide de gestion des dettes personnelles (stratégies de remboursement, erreurs à éviter, outils pratiques).
Tout au long de ce guide, nous citons des ressources officielles et associatives reconnues. Pour un panorama des dispositifs publics, consultez les aides financières de l’État.
Problèmes d’argent : poser un diagnostic rapide et fiable
Signes d’alerte à ne pas ignorer
Avant d’agir, vérifiez si certains voyants sont déjà au rouge :
- Retards de paiement récurrents (loyer, crédit, assurances, impôts) et relances.
- Découverts répétés ou non autorisés, frais d’incidents bancaires qui s’accumulent.
- Multiplication de crédits à la consommation ou de paiements en plusieurs fois.
- Utilisation de réserve d’argent pour des dépenses courantes (alimentation, carburant).
- Stress financier constant, évitement des courriers/appels de créanciers.
Plus ces signaux se multiplient, plus il est urgent de passer votre budget en « mode crise » et de prioriser.
Calculer votre taux d’endettement et votre reste à vivre
Deux indicateurs clés pour évaluer vos problèmes financiers et négocier :
- Taux d’endettement = total des mensualités de crédits / revenus nets mensuels. Au-delà d’environ 33–35 %, vous entrez en zone de vigilance, surtout si les dépenses essentielles deviennent difficiles à couvrir.
- Reste à vivre = revenus nets – (loyer + crédits + charges fixes incompressibles). Il doit permettre de couvrir alimentation, transport, santé, énergie. S’il est trop faible, priorité absolue à la réduction des charges et à la renégociation.
Ce calcul est crucial pour appuyer vos demandes (rééchelonnement, pause de paiement, baisse de taux). Guide pas à pas ici : calculer son taux d’endettement.
Faire l’inventaire de ses dettes et dépenses essentielles
Prenez une feuille (ou un fichier) et listez chaque dette : créancier, montant restant, taux, échéance, pénalités, retards. Classez ensuite par priorité :
- 1. Logement (loyer, crédit immobilier, assurance habitation)
- 2. Énergie/eau (électricité, gaz, eau)
- 3. Alimentation/santé/transports
- 4. Crédits conso et autres dépenses non vitales
Gagnez du temps avec notre modèle de tableau de suivi de dettes à télécharger. Cet inventaire servira aussi de base à vos échanges avec la banque, les créanciers ou les services sociaux.
Mettre son budget en mode « crise »
Dès ce mois-ci, coupez tout ce qui n’est pas vital pour stopper l’hémorragie :
- Résiliez ou suspendez les abonnements/Options (streaming, box, forfaits surdimensionnés, salles de sport).
- Réduisez les dépenses variables (courses optimisées, déplacements regroupés, comparateurs pour assurances/énergie).
- Privilégiez la continuité du logement, de l’énergie et de l’alimentation.
Pour une méthode détaillée et durable, suivez notre budget anti-dettes.
Besoin d’un panorama des dispositifs publics mobilisables dès maintenant ? Consultez les aides financières publiques.
À faire cette semaine
- Calculez votre taux d’endettement et votre reste à vivre, et notez vos priorités.
- Téléchargez le modèle de tableau de suivi de dettes et complétez-le.
- Activez le budget anti-dettes en coupant 2–3 dépenses non essentielles.
Quelles aides financières activer tout de suite ?
Plusieurs dispositifs existent selon votre situation et votre commune :
- CAF : prestations familiales, RSA, prime d’activité, aides spécifiques. Voyez notre guide aide surendettement CAF et, en cas de frais bancaires lourds, l’aide découvert bancaire CAF selon les cas.
- CCAS (Centre communal d’action sociale) : secours ponctuels, bons alimentaires, accompagnement administratif.
- FSL (Fonds de solidarité pour le logement) : aide pour loyers impayés, dépôt de garantie, factures d’énergie.
- Aides énergie : chèque énergie, aides des fournisseurs pour éviter les coupures.
- Secours d’urgence : parfois via département/mairie/associations (bons d’achat, alimentaires).
Pièces souvent demandées : justificatifs d’identité, de revenus (bulletins de salaire, indemnités), de charges (loyer, crédits), bail/attestation d’hébergement, factures énergétiques, relevés bancaires récents, avis d’imposition. Préparez un dossier unique pour gagner du temps.
Checklist utile (à rassembler avant vos rendez-vous) :
- Justificatif d’identité + livret de famille
- Trois derniers relevés bancaires et bulletins de salaire
- Dernier avis d’imposition + attestation CAF
- Bail/attestation, factures d’énergie, échéanciers de crédits
- Tableau récapitulatif des dettes et des retards
Surendettement : quand déposer un dossier et à quoi s’attendre ?
Si votre situation est durablement compromise (impossibilité manifeste de faire face à vos dettes exigibles), déposez un dossier de surendettement. La recevabilité entraîne généralement la suspension des poursuites et des intérêts, puis des mesures adaptées (rééchelonnement, effacement partiel, plan imposé). Vous continuez à payer vos charges courantes mais une partie du passé est gelée/réorganisée. Pour un panorama, lisez aides pour dettes en France.
Aides privées et associatives de confiance
- Points Conseil Budget (PCB) : accompagnement gratuit, neutre, pour diagnostiquer, négocier, monter les dossiers.
- Associations spécialisées (ex. Crésus) : éducation budgétaire, médiation bancaire, prévention du surendettement.
- Assistantes sociales (mairie, hôpital, CAF) : orientation, montage de dossiers, aides d’urgence.
- Microcrédit personnel (via réseaux associatifs et bancaires) : pour un besoin essentiel (emploi, véhicule, formation) à taux maîtrisé.
Encadré prévention — 5 signaux qui justifient de contacter un Point Conseil Budget
- Frais d’incidents bancaires chaque mois.
- Dettes en retard depuis plus de 60 jours.
- Crédits renouvelables utilisés pour des dépenses courantes.
- Menaces de coupure d’énergie ou de procédure d’huissier.
- Stress financier au point d’éviter le courrier/les appels.
Négocier avec ses créanciers : étaler, suspendre, réduire
Le meilleur moment pour négocier est avant l’impayé. Contactez-les avec un dossier clair (revenus/charges, reste à vivre, propositions). À demander :
- Rééchelonnement (allonger la durée pour baisser la mensualité).
- Baisse du taux et/ou remise de pénalités en cas d’incident ponctuel justifié.
- Report/suspension d’un ou deux mois dans une période critique.
Mini-script pratique : « Bonjour, je vous contacte pour éviter un impayé. Mon budget est tendu suite à [événement]. Mon reste à vivre est de [montant]. Je propose un rééchelonnement à [nouvelle mensualité] pendant [durée], et la remise des pénalités pour repartir sur de bonnes bases. Je peux vous envoyer mon budget et un échéancier. »
Pour un récapitulatif national, consultez les aides financières.
À faire cette semaine
- Appelez le CCAS/PCB de votre commune, et prenez un rendez-vous sous 10 jours.
- Déposez les demandes prioritaires (FSL/énergie/CAF) avec le dossier de pièces préparé.
- Contactez 2 créanciers et proposez un rééchelonnement réaliste.
Sortir de l’impasse : votre plan d’action en 7 étapes concrètes
1) Stopper l’hémorragie immédiatement
Gelez toute dépense non essentielle. Demandez, si nécessaire, la suspension provisoire de certains prélèvements (après accord écrit). Priorisez sans compromis : logement, énergie/eau, alimentation/santé. Prévenez en amont les créanciers pour éviter les frais supplémentaires et montrez votre bonne foi.
2) Passer en « budget de crise » pendant 90 jours
Installez un budget minimaliste, sur 3 mois, avec des enveloppes simples (logement/énergie/transport/nourriture/santé). Tenez un suivi hebdomadaire de vos dépenses. En cas de coup dur, suivez ce guide étape par étape : plus d’argent pour vivre.
3) Choisir une stratégie de remboursement (boule de neige vs avalanche)
Deux approches pour négocier ses dettes et les rembourser :
- Boule de neige : remboursez d’abord la plus petite dette pour un gain de motivation rapide.
- Avalanche : attaquez le taux le plus élevé pour minimiser les intérêts.
Choisissez selon votre profil (besoin de victoires rapides vs optimisation financière). Comparatif complet ici : méthode boule de neige ou avalanche.
4) Consolider ses dettes si c’est rentable
Le regroupement de crédits peut réduire vos mensualités et simplifier la gestion, mais il allonge souvent la durée et peut coûter plus cher sur la totalité. Soyez vigilant·e :
- Comparez TAEG, frais, assurances, pénalités de remboursement anticipé.
- Évitez si vous êtes déjà en impayé avancé : priorité au plan de négociation ou au dossier de surendettement.
- Simulez plusieurs offres et vérifiez le coût total. Guide : consolider ses dettes.
5) Augmenter temporairement ses revenus et récupérer ses droits
Pour accélérer, combinez économie et revenus supplémentaires :
- Heures sup, petits boulots/micro-missions, intérim ponctuel, vente d’objets.
- Revoyez vos droits (CAF, aides logement/énergie, exonérations). Utilisez les simulateurs et déposez les dossiers sans tarder.
- Négociez vos charges fixes (assurances, abonnements, énergie) via des comparateurs.
6) Planifier et suivre : visibilité = sérénité
Un plan de remboursement clair réduit l’anxiété et renforce votre crédibilité auprès des créanciers :
- Créez un calendrier avec toutes les échéances et mettez des alertes.
- Mettez à jour chaque semaine votre tableau de dettes et votre budget.
- Conservez les preuves de vos démarches (emails, courriers, accusés) pour appuyer vos demandes.
Outils utiles : notre fiche imprimable plan de remboursement et ces applications pour suivre ses dettes gratuitement.
7) Installer des garde-fous pour ne pas replonger
Une fois la situation stabilisée, sécurisez votre budget :
- Fonds d’urgence minimal (même 300–500 € au départ) sur un compte séparé.
- Plafonds de dépenses par catégorie + alertes bancaires automatiques.
- Éducation financière continue : lisez, formez-vous, et anticipez les gros postes (impôts, assurances, entretien auto).
Pour compléter : éviter le surendettement et rembourser ses dettes rapidement.
À faire cette semaine
- Choisissez votre stratégie (boule de neige ou avalanche) et inscrivez les 3 prochaines échéances prioritaires.
- Créez votre plan de remboursement et installez une des applications pour suivre ses dettes.
- Programmez 2 actions « revenus » (heure sup/vente/mission) et 2 actions « économies » (résiliation/renégociation).
Ultime recours ou nouveau départ ? Procédures et protections à connaître
Délais de paiement et rééchelonnement via le juge
Si un créancier refuse tout aménagement, vous pouvez demander au juge (contentieux de la protection) des délais de paiement jusqu’à 24 mois selon votre situation. À fournir : revenus/charges, preuves d’événements (maladie, perte d’emploi), tableau de dettes, propositions d’échéancier. Le juge apprécie la bonne foi, la cohérence de votre budget et la nécessité de préserver le reste à vivre.
Commission de surendettement : étapes, effets, délais
Dépôt du dossier auprès de la Banque de France → recevabilité (gel des poursuites/intérêts) → mesures (plan conventionnel, rééchelonnement, effacement partiel, voire procédure de rétablissement personnel avec ou sans liquidation). Les délais varient, mais la recevabilité apporte souvent un apaisement rapide.
Pour comprendre l’effacement de dettes et ses impacts (banque, fichage, avenir du crédit), lisez : effacement de dettes. Et pour les cas judiciaires : effacement de dette par le tribunal.
En cas d’huissier, de saisie ou de menace de coupure
Restez calme et informé·e :
- Solde bancaire insaisissable (montant minimal protégé) et certains biens nécessaires à la vie courante sont protégés.
- Contactez vite le créancier/l’huissier, proposez un plan réaliste, envoyez votre budget et tenez vos promesses.
- Pour l’énergie, demandez un échéancier et mobilisez les aides (FSL, chèque énergie) pour éviter la coupure.
Pour aller plus loin, consultez les informations officielles sur le surendettement.
À faire cette semaine
- Si vous avez des poursuites en cours, rédigez un projet d’échéancier et demandez un délai au créancier.
- Envisagez le dépôt d’un dossier de surendettement si votre budget est durablement impossible.
- Rassemblez les pièces clés (relevés, dettes, charges) et créez un classeur « procédures ».
Conclusion
Face à des problèmes d’argent, la solution se construit étape par étape : diagnostiquez votre situation (taux d’endettement, reste à vivre), activez les aides publiques et associatives, puis déroulez votre plan en 7 étapes (budget de crise, stratégie de remboursement, consolidation si utile, suivi rigoureux). Si nécessaire, appuyez-vous sur les procédures protectrices (délais judiciaires, commission de surendettement) pour retrouver de l’air. Une démarche après l’autre suffit pour reprendre le contrôle.
Pour aller plus loin, consultez notre guide complet de gestion des dettes et télécharger le tableau de suivi qui vous aidera à clarifier et accélérer votre plan de remboursement.

